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Desanges Vanina 

 

 

"Je suis née en 1956 en Algérie pendant la guerre. Toute mon enfance et mon adolescence ont été guidées par des séjours en Tunisie, au Sénégal, en Egypte, à Damas et Beyrouth.J’ai commencé à peindre jeune, à 11 ans je me suis retrouvée pendant la guerre des 6 jours à Damas, j’ai commencé à éprouver certaines peurs.

A 14 ans j’ai fait un dessin de la Joconde, mon professeur de dessin m’a dit que je devrais faire les Beaux Arts. Du coup, il m’a donné des leçons de peinture. J’ ai eu une adolescence heureuse, un peu difficile, mais je peignais beaucoup de portraits naïfs, des paysages influencés par la Routa autour de Damas et des personnages marqués par la culture syrienne. Puis il y a eu la guerre du Kippour où je me suis retrouvée sous les bombardements de Damas.

En été 1975 je suis partie aux Etats-Unis d’où j’ai dû me faire rapatrier et je me suis retrouvée à la Salpêtrière. Après je suis partie à Beyrouth ou je fréquentais pas mal de Libanais de L'A.U.B (Ecole des Beaux Arts de Beyrouth) mais à l’époque je ne dessinais plus. La guerre civile du Liban a commencé et je suis rentrée en France.Je voulais faire les Beaux Arts mais ma famille y était plus ou moins opposée. Au bout de 4 ans j’ai abandonné la Psychologie et j’ai passé à 22 ans le concours de l’Ecole des Beaux Arts d’Aix-en-Provence.

J’avais déjà fait une exposition et créé le « Groupe désert ». Ce groupe était défini comme un groupe de nomades qui s’étaient rencontrés dans des aéroports, des hôpitaux psychiatriques et autres endroits. J’ai fréquenté pendant 5 ans les Beaux Arts. Les deux premières années j’ai fait beaucoup de « happenings » avant de décider que les happenings dépassaient le cadre de ma peinture. Je n’ai donc plus fait que de la peinture, à l’huile, et de la gravure. J’ai passé mon diplôme en public et je l’ai obtenu.J’ai fait, à 24 ans ma première exposition personnelle à la « Galerie des maîtres contemporains » à Aix-en-Provence, puis s’en est suivi une période de deuils: le décès de mon grand-père le lendemain de mon diplôme, puis le décès de mon frère, puis le décès de ma mère.

A cette époque, j’ai fait quelques toiles très morbides, enfin j’ai quitté Aix et je suis arrivée à Paris. Pendant un an j’ai peint dans mon appartement et après je suis partie dans un délire complet. J’étais sans cesse hospitalisée mais je peignais quand même. Je me suis retrouvée en gros, avec des interruptions, 10 ans hospitalisée.

A mon dernier séjour à l’hôpital, comme le peinture me submergeait, on m’a interdit de peindre. J’étais délirante avec la peinture, ne pouvant pas m’empêcher de peindre sans cesse et partout, y compris sur les murs. Les soignants ont été aussi débordés, alors on m’a interdit de peindre. Mais pendant cette période j’ai continué à dessiner dans un carnet en cachette la nuit. J’ai fait plein de petits dessins. Aujourd’hui deux de ces petits dessins sont en Chine, mais les carnets ont disparus.Finalement, à la sortie de l’hôpital après cinq ans d’interdiction de peindre, j’ai voulu recommencer. Mais cela fut très difficile parce que j’avais tout oublié. Je ne savais plus rien, ni la technique, ni le mélange des couleurs, plus rien. Tout avait disparu. J’ai dû recommencer à apprendre la peinture, avec l’aide de Hilcia Lichtenberger au Club des Peupliers –club de loisirs et d’entraide extra-hospitalier–, puis chez moi.Je peux dire maintenant que c’est à cause de la guerre que j’ai fait de la peinture et c’est grâce à la peinture que j’ai surmonté la guerre, les décés, la “folie”; maintenant je me sens plus calme et sereine.Une dernière chose , très importante : ce qui m’intéresse dans la peinture c’est le portrait. J’observe et j’observe encore la tête des gens, et ça finit par resurgir dans mes portraits qui en sont alors imaginaires."

 

Mars 2005,

Vanina DESANGES

Parcours

 

Expositions collectives :

 

2009 : S comme Cargo, Paris X

2007 : Expo "Visions et créations dissidentes" , Musée de la création                              franche, Bègles

             "Chemins, 10 ans d'empreintes" à l'Atelier Z, Paris XVII 

2004 : "Imbroglio", Empreintes & Arts, à l’Espace L’Harmattan, Paris V

2002 : "Erotismes", Empreintes & Arts, à l’Espace L’Harmattan, Paris V

               Expo au Club des Peupliers, 22 rue de la Glacière, Paris XIII

2000 :  Expo avec Empreintes & Arts, à l’Espace L’Harmattan, Paris V

1983 :  Expo à la « Fontaine Obscure », Aix-en-Provence

 

Expositions personnelles :

 

1988 : Expo Collectif 125, Paris VI

1986 : Expo  sous l’égide du Ministère de la Culture à Gorbio, Var

1984 : Expo à la Galerie des Maîtres contemporains, Aix-en-Provence

 

 

Voir page speciale avril-mai 2010 :

Exposition personnelle d'ensemble au musée de Bègles. 

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